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  • Photo du rédacteurJango, chat coach

La frustration est-elle nécessaire au développement de l’enfant ?

Difficile de dire non à son enfant quand on est parent. On veut toujours tenter au maximum de répondre à toutes ses envies. Mais satisfaire chacun de ses désirs l'aide-t-il à se construire et à s’armer pour faire face à la vie en société ? La psychologue Sonia Prades nous donne son avis sur la question.

Qu’entend-on par frustration ?

Tout d’abord, je pense qu’il est important de différencier une frustration d’un caprice. Quand un enfant demande un jouet au supermarché ou exige une glace et que vous lui dites non, alors même que vous l’aviez déjà prévenu, il veut vous tester. Il sait qu’il demande quelque chose qu’il ne va pas avoir. La frustration, c’est ne pas lui donner ce qu’il pourrait avoir et que vous ne voulez/pouvez pas lui donner dans l’immédiat.


Les parents se sentent souvent coupables de ne pas réussir à satisfaire tous les désirs de leurs enfants. Pourquoi ?

On est dans une société assez culpabilisante. Un père ou une mère qui va dire non va se dire qu’il est un mauvais parent et se sentir jugé par le regard des autres parents. Le regard des autres parents peut-être vraiment violent. Qui plus est, chaque parent en fonction de son histoire va poser les limites de cette frustration et cela l’interroge aussi sur ses propres limites. Chacun va ainsi avoir sa manière d’endosser le rôle de "frustrateur", une position qui n’est jamais simple. Mais il faut vraiment se dire qu’on ne peut pas répondre à toutes les attentes d’un enfant. Tout donner, c’est trop donner. Beaucoup de parents cherchent à combler toutes les attentes de leurs enfants mais ce n’est pas forcément dans leur intérêt. Satisfaire oui, mais ne pas saturer.


La frustration a donc un intérêt pour l’enfant ?

L’apprentissage de la frustration me paraît primordial dans la construction de l’enfant. Mais il ne faut pas frustrer pour frustrer. Le but est de l’accompagner à surmonter l’obstacle de cette frustration. Il faut donc apprendre à l’enfant comme à l’adolescent la frustration, à condition qu’elle soit éducative et non répressive. C’est leur apprendre la vie, car on n’obtient pas toujours ce que l’on souhaite. Le préparer à être frustré, c’est le préparer à sa vie future, à moins souffrir quand il vivra de plus grosses frustrations. Dans sa socialisation, à l’école par exemple, cela va lui permettre d’avoir un rapport à l’autre plus simple.



A l’inverse, certaines frustrations peuvent-elles être néfastes au bon développement de l’enfant ?

Si l'on refuse de donner à un jeune enfant tous les bonbons qu'il réclame, on est  probablement dans une structuration positive mais si on le prive de façon habituelle de tendresse ou d'écoute, de limites ou de liberté, il est hors de doute qu'on le structure désastreusement... Ces "mauvaises" frustrations concernent les besoins essentiels de l'enfant (comme manger, dormir, boire) mais surtout et notamment les besoins psychologiques précédemment évoqués : abandon affectif, non-écoute, non-reconnaissance, maltraitances etc.


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